GOUVERNER
OU L'ART D'UTILISER ET VALORISER LES INÉGALITÉS
La diversité des talents, des goûts, des compétences, des fonctions… nécessaires à la vie commune, engendre souvent oppositions et conflits. Chaque communauté recherche son bien propre, fait prévaloir son intérêt immédiat. Les contraintes qu'imposent les autres masquent ce qui est donné en contrepartie. Quand s'y ajoutent les personnalités, l'ambition et les idéologies, les positions deviennent comme autant de bastions qui engendrent cloisons, corporatismes et féodalités. La vie commune devient impossible.
Peu après l'établissement de la république à Rome, les plébéiens, opposés aux patriciens, décidèrent de fonder une autre ville sur le Mont Sacré. La Cité allait disparaître. Le consul Ménénius Agrippa recourut à la fable d'Esope " Les membres et l'estomac", qui narre la révolte des membres contre la paresse de l'estomac, leur refus de le nourrir et la faiblesse qui en résulte pour tout le corps, y compris pour les membres. La leçon porta : La Ville retrouva cohésion et harmonie. Rome partit à la conquête du monde.
D'un point de vue social, l'apologue d'Esope illustre la nécessaire complémentarité des individus et des fonctions ; pour la survie, le développement du corps social et de chacun de ses membres ; sinon, "tout royaume divisé contre lui-même périra".
Un semblable état de fait existe entre les diverses facultés humaines. Qui ne l'a éprouvé? Ainsi, le goût recherche son bien propre en savourant un vin, au point, peut-être, de compromettre la santé, bien commun aux autres facultés du corps. Les conflits entre passions, raison, cœur et chair ont inspiré les chefs d'œuvre de la littérature universelle.
Gouverner une société c'est faire qu'elle soit plus enrichie que compromise par la diversité des intérêts. C'est ne pas donner prise aux égoïsmes de castes, aux luttes intestines qui en découlent. Toute société est un milieu fait d’entraide, de collaboration, de services mutuels, de devoirs réciproques. Ce qu’on y appelle devoirs n’est rien d’autre que la recherche d’un bien commun, d’un intérêt commun à tous. Ceux qui les refusent affaiblissent l’organisme qui les nourrit et par conséquent s’affaiblissent eux-mêmes. Ainsi des actionnaires qui recherchent le profit maximum immédiat, des syndicalistes accrochés contre vents et marées à des privilèges exorbitants… mettent en péril la pérennité de l’entreprise ou d’une profession contre l’intérêt commun de tous leurs partenaires. Des parents ou enseignants, qui, minés par le doute ou l’idéologie, refusent le principe d’autorité, n’apportent pas la structuration nécessaire aux enfants, affaiblissent des générations, qui finissent par se retourner contre leurs éducateurs… Perdre de vue l’intérêt général, refuser d’accomplir son devoir vis-à-vis des autres, c’est à terme, jouer contre son propre intérêt.
Pour un individu, « gouverner » ses facultés, afin de vaincre un désordre qui peut être fatal, est une question de survie.
De même, une communauté ne survit que si un "gouvernement" hiérarchise et coordonne les différentes fonctions afin de les ordonner au bien de l'ensemble. Pour être vivable une société exige un « art de vivre commun ». C'est l'objet de la politique, art de faire vivre la Cité, totalement étranger à la conquête ou la conservation du pouvoir. Cela exige une claire vue des réalités sociales et humaines, et du courage pour discipliner, voire sanctionner les velléités toujours renaissantes de féodalisme.
La diversité des talents, des goûts, des compétences, des fonctions… nécessaires à la vie commune, engendre souvent oppositions et conflits. Chaque communauté recherche son bien propre, fait prévaloir son intérêt immédiat. Les contraintes qu'imposent les autres masquent ce qui est donné en contrepartie. Quand s'y ajoutent les personnalités, l'ambition et les idéologies, les positions deviennent comme autant de bastions qui engendrent cloisons, corporatismes et féodalités. La vie commune devient impossible.
Peu après l'établissement de la république à Rome, les plébéiens, opposés aux patriciens, décidèrent de fonder une autre ville sur le Mont Sacré. La Cité allait disparaître. Le consul Ménénius Agrippa recourut à la fable d'Esope " Les membres et l'estomac", qui narre la révolte des membres contre la paresse de l'estomac, leur refus de le nourrir et la faiblesse qui en résulte pour tout le corps, y compris pour les membres. La leçon porta : La Ville retrouva cohésion et harmonie. Rome partit à la conquête du monde.
D'un point de vue social, l'apologue d'Esope illustre la nécessaire complémentarité des individus et des fonctions ; pour la survie, le développement du corps social et de chacun de ses membres ; sinon, "tout royaume divisé contre lui-même périra".
Un semblable état de fait existe entre les diverses facultés humaines. Qui ne l'a éprouvé? Ainsi, le goût recherche son bien propre en savourant un vin, au point, peut-être, de compromettre la santé, bien commun aux autres facultés du corps. Les conflits entre passions, raison, cœur et chair ont inspiré les chefs d'œuvre de la littérature universelle.
Gouverner une société c'est faire qu'elle soit plus enrichie que compromise par la diversité des intérêts. C'est ne pas donner prise aux égoïsmes de castes, aux luttes intestines qui en découlent. Toute société est un milieu fait d’entraide, de collaboration, de services mutuels, de devoirs réciproques. Ce qu’on y appelle devoirs n’est rien d’autre que la recherche d’un bien commun, d’un intérêt commun à tous. Ceux qui les refusent affaiblissent l’organisme qui les nourrit et par conséquent s’affaiblissent eux-mêmes. Ainsi des actionnaires qui recherchent le profit maximum immédiat, des syndicalistes accrochés contre vents et marées à des privilèges exorbitants… mettent en péril la pérennité de l’entreprise ou d’une profession contre l’intérêt commun de tous leurs partenaires. Des parents ou enseignants, qui, minés par le doute ou l’idéologie, refusent le principe d’autorité, n’apportent pas la structuration nécessaire aux enfants, affaiblissent des générations, qui finissent par se retourner contre leurs éducateurs… Perdre de vue l’intérêt général, refuser d’accomplir son devoir vis-à-vis des autres, c’est à terme, jouer contre son propre intérêt.
Pour un individu, « gouverner » ses facultés, afin de vaincre un désordre qui peut être fatal, est une question de survie.
De même, une communauté ne survit que si un "gouvernement" hiérarchise et coordonne les différentes fonctions afin de les ordonner au bien de l'ensemble. Pour être vivable une société exige un « art de vivre commun ». C'est l'objet de la politique, art de faire vivre la Cité, totalement étranger à la conquête ou la conservation du pouvoir. Cela exige une claire vue des réalités sociales et humaines, et du courage pour discipliner, voire sanctionner les velléités toujours renaissantes de féodalisme.
Par J.H | Avant | 28/11/2014 19:08 | Après | Questions de fond | aucun commentaire |