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La participation à un séminaire de knowledge management (sic) permet d'apprendre bien des nouveautés ! Ainsi en est-il de l’andragogie qui serait la science et l’art de former les adultes, à distinguer de la pédagogie qui se consacre à la formation des enfants.
Point n’est besoin de discuter le fait que la formation des adultes revêt des formes particulières.
Mais si l’on tient à créer des mots nouveaux qui représentent la réalité en cause, il convient de réfléchir aux choix effectués.


   Pour qui a quelque intérêt pour la langue française et ses origines, l’andragogie ne peut s’adresser qu’aux hommes, au sens sexué, mâle du terme, puisque telle est la signification du grec anêr-andros.

   Si l’on veut parler de la formation des êtres humains, sans précision de sexe ou d’âge, il convient, en se référant à l’usage, d’utiliser le terme anthropos , relatif à l’espèce humaine par opposition à l’animale. Donc on devrait parler d’anthropogogie (gogos, du verbe ageïn, conduire). Mais alors, il s’agit de la formation de tout être humain, qu’il soit enfant ou adulte, puisque anthropos qualifie le genre humain.

   Pour être plus exact, si l’on veut parler de l’art ou de la science  de former, de faire grandir des adultes, on devrait parler de aldanagogie (du grec aldaneïn, faire croître).

   Conserver le terme andragogie reviendrait à exclure les femmes des spécificités de la formation,  en les considérant comme des enfants, la bonne vieille pédagogie leur étant alors applicable. A moins que l’on ne crée une gynégogie (du grec, guné, femme), qui serait l’art et la science de former les femmes ?

Tout cela a des relents bien prétentieux.
Pourquoi ne pas parler tout simplement de « pédagogie des adultes », puisque dans le langage courant, pédagogie est devenu synonyme de l’art de former, sans autre précision ?


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