Le 31 mars, a été remis au Premier Ministre le rapport Chertier, relatif à la « modernisation du dialogue social ». Une des préconisations phares serait, à ce qui se dit, de « faire de la concertation (et éventuellement de la négociation) l’instrument même de toute réforme, en la plaçant en amont de la décision ».

Nous, simples gens d’entreprise, croyions naïvement que concertation et négociation étaient le prélude nécessaire, indispensable à toute décision d’importance. Une concertation en aval de la décision, c’est se moquer des intéressés. Quand la décision est prise, il ne s’agit plus de concertation, mais d’information. Dans ce cas, on ne demande plus aux intéressés ce qu’ils en pensent, à moins qu’on ne veuille engendrer oppositions, critiques, voire conflits et grèves. Il suffit d’observer, pour savoir que la machine introduite dans l’atelier sans concertation avec les intéressés, sera inopérante, voire fera l’objet de sabotage. Et si on leur demande leur avis quand ils découvrent la machine, ils éprouvent un sentiment très fort d’être pris pour des…

La mesure suggérée par Mr Chertier est le clair aveu que les élites qui nous dirigent, ont la science infuse et peuvent donc se passer de l’expérience, des avis, du savoir-faire… des personnes compétentes, responsables et intéressées. Il est vrai, que ces élites sortent toutes d’une Ecole où on leur apprend à administrer et à gérer. Elles ont oublié que si l’on administre les choses (un FCP, un parc immobilier, un stock…), on élève des chevaux et on dirige les hommes ! C’est dire qu’il faut les impliquer avant la prise de décision et quand la décision est prise, qu’il faut leur en expliquer les tenants et aboutissants. Ce sont là conditions minimales de bon sens pour qu’une décision entraîne adhésion.

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