Les temps sont durs. Nous demandons au personnel de nos entreprises des efforts extraordinaires.

Mais avons-nous pris la bonne mesure du potentiel que nous n'avons pas encore su ou pu mobiliser chez ceux qui nous entourent ?

Nous nous demandons souvent que faire pour mobiliser les hommes.

La question ne devrait-elle pas être d'abord
: que devons nous faire pour ne pas les démobiliser ?

Si il s'agit de "mobiliser", c'est que, pour différentes raisons, les hommes ont été démobilisés. Quelles sont-elles ? Il y a, bien sûr, les causes extérieures à l'entreprise, sur lesquelles le management n'a que peu d'emprise. Mais il y a celles en lien direct avec le travail, les conditions dans lesquelles il doit se réaliser, la manière dont sont mises en œuvre toutes les capacités des personnes : intellectuelles, morales, relationnelles...

Notre longue fréquentation du monde du travail nous a permis de recenser les facteurs les plus démotivants. La plupart tiennent directement aux souffrances ressenties par les personnes dans l'accomplissement de leur mission : incompréhension de certaines contraintes, application bureaucratique des règlements, obligation de "tricher pour s'en sortir", non prise en compte des idées, changements inexpliqués( postes, produits, matières...), ordres contradictoires, contrôles tatillons ou soupçonneux, désaveux, non implication dans les décisions...

Paralysie des facultés humaines

  • Autant de pratiques qui perturbent les facultés intellectuelles :"on ne sait plus quoi penser...on est dans le flou...on n'est sûr de rien...à qui, à quoi se fier ?...on n'y comprend rien...à quoi je sers ?... qu'est-ce qu'ils veulent là-haut ? "...
L'intelligence, qui a besoin de points de repères pour analyser et juger, est obscurcie. Et ainsi la faculté de se déterminer soi-même vis à vis d'une décision à prendre ou d'une action à mener est amoindrie :
le doute est générateur d'inertie parce qu'il paralyse la volonté.

"Qui sait si...Il ne faudrait pas que...Si jamais...Ca risque de..." Dans le doute, abstiens-toi ! "Mieux vaut se taire...Ca ne vaut pas le coup de...Il y a des cas-où et des cas-où-pas...Pas d'histoire...Puisqu'ils sont si forts ..."

Les dysfonctionnements agissent sur la personne comme des freins : ils empêchent d'avancer. Si l'on donne un coup d'accélérateur par la mise en œuvre de nouveaux outils, mais qu'on garde le pied sur le frein, il ne faut pas s'attendre à ce que les choses s'améliorent. En fait le véhicule souffre encore plus du freinage et de l'accélération simultanée. Commencer par lever le pied du frein, mettre un terme aux pratiques démobilisatrices, augmente les capacités de performances du moteur.

Supprimer les causes de démotivation

  • La préoccupation prioritaire du management doit être, non de mobiliser les hommes mais de supprimer les causes de démobilisation, non de chercher à motiver mais d'abord de prévenir la démotivation.
Les hommes pour décider, se déterminer, être déterminés - pour vouloir - ont besoin de motifs, de mobiles : ce sont autant de raisons et de justifications qui donnent un sens à leurs actions.

Ainsi, il sera plus aisé de parvenir à des réalisations extraordinaires avec des gens, somme toute, assez ordinaires. Tels sont les voeux que nous formulons en ce début d'année pour les hommes et nos entreprises .


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