Egalitarisme forcené
   En application d’une loi du 12 mars 2012 sur la précarité dans la fonction publique, un récent décret (30 avril 2012) instaurerait un quota de femmes dans les postes de la haute fonction publique pour atteindre 40 % d’ici 2018. Le non respect de ce quota devrait donner lieu à sanctions financières.
   La parité hommes-femmes, on en reparle à chaque élection, donc régulièrement. La république est maintenant entre les mains d’un gouvernement égalitairement mixte : un homme, une femme, un homme, une femme…Tout devrait mieux aller ! 
   L’agitation médiatique faite autour de la parité  est l’expression d’une volonté manifeste de présenter les femmes comme les victimes d’une société conçue par les hommes. Le thème de la parité est dans le droit fil de la lutte pour l’émancipation des femmes, auxquelles était promise la libre disposition d’elles-mêmes ; dans les années 70, ce furent les conquêtes  de la contraception et de l’avortement ; aujourd’hui encore ce sont les combats pour l’égalité professionnelle et salariale ; et depuis 1990, pour l’accès aux fonctions électives. Il est de bon ton de se référer à la parité pour tout, même pour l’attribution de la légion d’honneur. L’OCDE, pour obliger l’accès des femmes aux conseils d’administration suggère que les législations nationales  menacent de dissolution les sociétés qui ne respecteraient pas le sacro-saint principe de la parité : il faut parvenir, à n’importe quel prix, à l’égalité des femmes avec les hommes ! C’est au nom de ce principe qu’a été levée la prohibition du travail de nuit des femmes : la libération par l’égalitarisme esclavagiste ! A quand le travail des enfants, sous prétexte de liberté et de parité dans l’accès au monde laborieux ? La loi de juin 2000 sur la parité en politique module l’aide publique aux partis politiques en fonction de leur respect de l’application de la parité pour la présentation des candidats aux élections. Il est vrai que les partis, longtemps cénacles masculins, offrent des perspectives d’autant plus rémunératrices que l’on  s’octroie soi-même ses ressources dans les assemblées élues; pourquoi alors tenir les femmes éloignées de ces prébendes dans la mesure où elles exercent la plupart des activités similaires à celles  des hommes ? Par le système des quotas, il ne s’agit pas d’encourager l’accès des femmes à l’activité politique  mais de l’imposer. Comme on impose les travaux forcés à des femmes qui s’abstiendraient d’une activité professionnelle, si leur était laissé un libre choix, par l’octroi d’une allocation parentale.
   L’acharnement pour la parité est purement idéologique. Utilisées comme un groupe de pression, les femmes doivent prendre conscience du poids qu’elles représentent dans la société où les rapports ne sont envisagés qu’en termes dialectiques. Pas question d’observer et de faire-valoir la complémentarité de l’homme et de la femme, utile, indispensable bienfaisante à la famille et à la cité. Le politiquement correct impose aux femmes, sous prétexte de leur appartenance à une catégorie donnée, de ne se considérer libérées que dans la mesure où elles se plient à des contraintes professionnelles ou politiques ! Ce n’est que tyrannie.
   Il faut se rappeler les propos insultants de la citoyenne-ministre Roudy, qui dans les années 80 traitait de ‘légumes’ les femmes ayant choisi d’élever leurs enfants.
   Le seul fait d’être citoyen devrait suffire à définir les droits et devoirs de chacun ; et donc permettre de choisir de se livrer à l’activité pour laquelle il se sent appelé : familiale, artistique, religieuse, politique ou professionnelle. Les quotas ne parviendront pas à  réaliser l’objectif d’une parité chimérique, car chaque être est unique.
   Et puis, les partisans de la parité oseraient ils affirmer que les femmes sont si inférieures aux hommes que l’on doit faire à leur égard de la ‘discrimination positive’ ? Seraient-elles donc des citoyens de seconde zone ? Car on ne veut égaler que ce qui est supérieur.

Jacques Héliot
28 mai 2012


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