Quelques extraits de l'entretien paru sur le site de Valeur Actuelles (www.valeursactuelles.fr)
 (...)Rencontrer ce genre de chef d’entreprise doué de franc-parler, c’est comprendre ce qui peut séparer le “patron-patron”du “patron-manager”. Qu’il ait lui-même créé sa société ou qu’il ait repris le flambeau familial, le patron-patron a fait un choix aussi personnel que professionnel : il gère sa propre entreprise en y assumant tous les risques ; il ne vit et n’envisage de vivre que pour elle seule… et d’elle seule ! Pour sa part, le patron-manager est certes soucieux, lui aussi, de la réussite de l’entreprise qu’il dirige à titre… provisoire ! Il sait n’être que de passage… S’il échoue, il disparaît. S’il réussit, il sera prêt, tout au long de sa carrière, à quitter la société qu’il dirige pour honorer les promotions qui lui seront proposées par des actionnaires d’autres sociétés, dans d’autres régions, dans d’autres pays et dans d’autres secteurs. (…)On se dit qu’il doit être difficile d’échapper à la tentation paternaliste lorsque l’on préside une affaire familiale. À la réflexion, les emplois devraient cependant être moins menacés quand les décideurs sont des permanents enracinés dans l’entreprise que lorsqu’ils y sont en transit…

 
                                                               Quels sont, vis-à-vis de son entreprise, les sentiments d’un patron qui en est non seulement le manager mais le propriétaire ?
Je pense éprouver les mêmes sentiments que mes modèles, les Bouygues, Bic, Decaux, Fabre, Mérieux, Dassault, Bolloré, Michelin… Si ces chefs d’entreprise ont résisté aux guerres industrielles et à la fiscalité, c’est qu’ils se sentent “chromosomiquement” responsables à la fois du passé, du présent et de l’avenir de leur entreprise. Bien sûr qu’ils se savent remplaçables – et je les comprends ! –, mais ils ne peuvent pas démissionner. Ni même l’envisager ! Personnellement, je me sens plusieurs fois responsable. Premièrement, parce que je suis le fils de mon père. Deuxièmement, parce que j’ai hérité d’une société que je veux transmettre. Et troisièmement, parce que la totalité de mon capital est dans cette entreprise. Vous l’avez compris : mon entreprise, c’est ma vie.

 Avez-vous imaginé Plastic Omnium sans vous ?
Mais oui ! (…) J’ai la chance de pouvoir compter sur des équipes internes qui pourront diriger et sur une famille qui conservera le contrôle majoritaire de l’entreprise. Après mon père et mon frère, je suis le maillon d’une chaîne. Je n’abandonnerai jamais Plastic Omnium, ni personnellement ni financièrement. Ce serait rompre un maillon de cette chaîne. Un jour, comme l’on fait avant moi mon père et mon frère, j’aurai un successeur. Mais comme eux, je continuerai à servir l’entreprise. Je serai toujours dans Plastic Omnium, qui a toujours grandi sur quelques principes : contrôle majoritaire familial, indépendance financière, innovation et internationalisation. Sans compter beaucoup de travail, de la sueur et des larmes, quelques désillusions aussi, je l’avoue… et un peu de chance !

 Quelle est votre règle de conduite ?
Mon éthique, c’est celle qui m’a été transmise par ma grand-mère : respecte toujours les dix commandements !

 

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