Mettre en oeuvre une politique n'est pas "faire la morale"

Un colloque provincial organisé par une association locale réunissait récemment chefs d’entreprise, cadres dirigeants, directeur d’école de commerce. « Partages de vécu », échanges d’expériences, commentaires témoignent d’une grande confusion :
Yaka être moral ; ifokon soit réglo ; l’entreprise ne peut tricher ; ifodrékon veille à ce que nos collaborateurs ne se fassent pas « acheter » ; yoréfallu verrouiller notre délégation…

Diriger n’est pas faire la morale.
C’est créer les conditions qui permettent à chacun d’avoir un comportement moral.
L’art de gouverner les hommes consiste à mettre en œuvre des modes de fonctionnement qui ne placent pas les collaborateurs en situation de conflit entre leur devoir, c’est à dire les obligations qu’ils ont à remplir et leur intérêt personnel.

Ainsi, des modes de communication peuvent encourager à la langue de bois ; des systèmes de rémunération inciter à la combine et à la magouille ; des processus de décision ou de contrôle n’ont d’autres effets que créer tricheurs, magouilleurs et combinards.

Il appartient au moraliste de prêcher la morale.

Si un "patron", à quelque niveau que ce soit n’oriente pas ses actions, son organisation, sa façon de gouverner les hommes de sorte qu’ils aient intérêt à bien faire…il reste en infraction avec la morale la plus élémentaire.
Car il crée les conditions de l’immoralité.

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