Manager ..."à la helvétique"
La paix du travail en Suisse
L’économie suisse ne tourne pas qu’avec banques, chocolat, fromage et horlogerie. Pourtant, pour beaucoup, citer des entreprises suisses est difficile : Novartis, Nestlé, UBS et… et… des myriades de PME, qui, comme ailleurs, font la richesse d’un pays.
Alexander Bergmann, professeur à HEC Lausanne, conduit le lecteur de The swiss way of management à l’intérieur de ces entreprises pour nous en révéler les ressorts. Pas de recette miracle, mais du bon sens. "Deux principes fondateurs : une conception du travail et une vision de l'entreprise commune à tous les salariés. "
Le travail ? La façon dont on s’acquitte de son travail a plus d’importance que le travail même qu’on accomplit : conscience professionnelle et souci de la belle ouvrage, à l’image de l’horlogerie !
L'entreprise "est surtout un lieu de consensus entre partenaires sociaux, comme si chacune des parties concernées avait majoritairement le même intérêt à voir l'entreprise se développer harmonieusement. L'entreprise est alors comprise comme composée d'individus fonctionnant selon le principe de la complémentarité organique et soumise aux lois du marché."
Pas de débats sur le partage du pouvoir ou la justification de la hiérarchie.
Patrons, opérateurs, chefs, services, chacun à sa place a un rôle à jouer :"les collaborateurs ne demandent pas à être impliqués dans la gestion et à la prise des décisions, mais s'attendent à ce que l'on les laisse faire leur travail comme ils l'entendent...Les différences de pouvoir et de responsabilité sont considérées comme normales et acceptables tant qu'elles se combinent harmonieusement pour le plus grand bien de l'œuvre commune ".
Les différences n’y sont pas vues comme des inégalités mais comme une source de richesses. " Il n'y a pas de décisions démocratiques : ce sont les supérieurs hiérarchiques qui les prennent et les assument, seuls. Mais ils préfèrent, avant, demander l'avis de ceux qui seront concernés par leur application". Ce faisant, ne serait-ce pas la vraie démocratie : laisser les intéressés faire « comme ils l’entendent » et les impliquer dans la mesure où ils sont affectés par la décision ? Nous sommes tant habitués à ce que chacun donne de la voix sur n’importe quel sujet avec une ardeur proportionnelle à… son incompétence et son irresponsabilité!
Consulter, impliquer les personnes compétentes, responsables et intéressées est la première marque de respect et de reconnaissance. "A cette revendication de prise en compte de la personne est liée celle d'une certaine autonomie de chacun dans son travail. La sphère d'autonomie qui lui est accordée ne doit pas nécessairement être grande, c'est son degré d'étanchéité qui importe surtout". Respecter le domaine de responsabilité de chacun : voilà qui écarte un peu plus de la démocratie idéologique qui veut que tout le monde s’occupe de tout.
Cette vision réaliste du « pouvoir au travailleur »directement intéressé, fait que "la plupart des problèmes sont réglés entre des personnes qui se connaissent, dans de petits groupes." Cette pratique a pour effet de favoriser les initiatives sur le terrain, en sauvegardant l’unité de direction. Concilier intérêt personnel et intérêt de la collectivité relève de la Politique, art de faire vivre les hommes ensemble.
Alexander Bergmann, professeur à HEC Lausanne, conduit le lecteur de The swiss way of management à l’intérieur de ces entreprises pour nous en révéler les ressorts. Pas de recette miracle, mais du bon sens. "Deux principes fondateurs : une conception du travail et une vision de l'entreprise commune à tous les salariés. "
Le travail ? La façon dont on s’acquitte de son travail a plus d’importance que le travail même qu’on accomplit : conscience professionnelle et souci de la belle ouvrage, à l’image de l’horlogerie !
L'entreprise "est surtout un lieu de consensus entre partenaires sociaux, comme si chacune des parties concernées avait majoritairement le même intérêt à voir l'entreprise se développer harmonieusement. L'entreprise est alors comprise comme composée d'individus fonctionnant selon le principe de la complémentarité organique et soumise aux lois du marché."
Pas de débats sur le partage du pouvoir ou la justification de la hiérarchie.
Patrons, opérateurs, chefs, services, chacun à sa place a un rôle à jouer :"les collaborateurs ne demandent pas à être impliqués dans la gestion et à la prise des décisions, mais s'attendent à ce que l'on les laisse faire leur travail comme ils l'entendent...Les différences de pouvoir et de responsabilité sont considérées comme normales et acceptables tant qu'elles se combinent harmonieusement pour le plus grand bien de l'œuvre commune ".
Les différences n’y sont pas vues comme des inégalités mais comme une source de richesses. " Il n'y a pas de décisions démocratiques : ce sont les supérieurs hiérarchiques qui les prennent et les assument, seuls. Mais ils préfèrent, avant, demander l'avis de ceux qui seront concernés par leur application". Ce faisant, ne serait-ce pas la vraie démocratie : laisser les intéressés faire « comme ils l’entendent » et les impliquer dans la mesure où ils sont affectés par la décision ? Nous sommes tant habitués à ce que chacun donne de la voix sur n’importe quel sujet avec une ardeur proportionnelle à… son incompétence et son irresponsabilité!
Consulter, impliquer les personnes compétentes, responsables et intéressées est la première marque de respect et de reconnaissance. "A cette revendication de prise en compte de la personne est liée celle d'une certaine autonomie de chacun dans son travail. La sphère d'autonomie qui lui est accordée ne doit pas nécessairement être grande, c'est son degré d'étanchéité qui importe surtout". Respecter le domaine de responsabilité de chacun : voilà qui écarte un peu plus de la démocratie idéologique qui veut que tout le monde s’occupe de tout.
Cette vision réaliste du « pouvoir au travailleur »directement intéressé, fait que "la plupart des problèmes sont réglés entre des personnes qui se connaissent, dans de petits groupes." Cette pratique a pour effet de favoriser les initiatives sur le terrain, en sauvegardant l’unité de direction. Concilier intérêt personnel et intérêt de la collectivité relève de la Politique, art de faire vivre les hommes ensemble.
Par J.H | Avant | 04/01/2007 15:01 | Après | Lu, vu ou entendu | aucun commentaire |