Si l’entreprise est à même de satisfaire aux besoins de  ses partenaires – clients, personnel, fournisseurs, actionnaires, collectivités…- elle pourra  s'adapter, se positionner, trouver de nouveaux marchés, innover...et donc durer.

   Durée ne signifie pas fixisme ou stagnation : la société Panhard, célèbre pour ses automobiles dans la première moitié du 20ème siècle, existe toujours mais n'en fabrique plus. Il y a loin entre la manufacture Michelin qui revêtait les roues de fer des landaus et des vélocipèdes de la famille et les produits actuels.
La durée de l'entreprise est bien de l'intérêt de tous - y compris de ceux qui ont charge de gouverner le pays. C'est d'ailleurs le seul intérêt commun à tous qui puisse unir tous les partenaires : durer par le service des clients.
  
   Attirer l'attention sur cette caractéristique déterminante, et en créer les conditions, c'est atténuer les divergences et conflits inévitables nés du fait que chacun a tendance à ne voir que le court terme et son intérêt immédiat. Et par la même, c'est neutraliser l'esprit libéralo-marxiste de lutte des classes qui exploite ces divergences. Car il est clair que pour chacun d'entre nous, la finalité de l'entreprise peut être vue de manière très personnelle : gagner ma vie, avoir la possibilité de faire ce que seul je ne peux faire, satisfaire à un besoin de sociabilité, me payer de bonnes vacances...Mais la somme des finalités individuelles ne constitue pas pour autant le but de la collectivité.
  •    D'un point de vue personnel, le client et ses besoins sont, pour moi, le moyen d'atteindre la finalité que je donne à mon travail et à ma présence dans l'entreprise.
  •    Pour l’entreprise, les besoins du client sont sa raison même d’exister.
   D'où, l'impérieuse nécessité pour les dirigeants de focaliser les énergies sur la notion de service.
   En fait, il s’agit de faire prévaloir l'esprit de service réciproque de tous les acteurs contribuant à la réussite - donc la durée - de l'entreprise, ordonné aux clients, qui commandent, passent des ordres et ordonnent. Pour le bien commun - de l'entreprise et du pays - et dans l'intérêt personnel de chacun des acteurs de la réussite. Les entreprises ne suffisent pas d'ailleurs, à satisfaire aux exigences du bien commun d'un pays. C'est pourquoi existent d'autres formes de sociétés.

   Il s'avère que l'entreprise a des clients qui payent. Et nous avons alors une société commerciale et industrielle.
   "L'entreprise" peut ne pas avoir de clients, mais des bénéficiaires - on ne parle pas alors de "clients" - qui reçoivent un service gratuit : ce sont les "bonnes oeuvres", dont le but est de venir en aide, de servir, par des motivations humanitaires, caritatives ou religieuses, voire électoralistes....

   Que le service soit ou non l'objet de contrepartie financière, il est le fondement de tout vie sociale : sans esprit de service, il n’est pas de société qui dure.

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