LES CHIFFRES, INDICATEUR OU ÉTALON ?

 

   Il ne s'agit  pas de mettre en cause les indicateurs chiffrés de santé de l’entreprise et les repères diffusés auprès de l’ensemble du personnel. Il est essentiel de rendre tangibles les résultats des actions menées. Ne pas le faire reviendrait à inviter les personnes à jouer au bowling…avec un rideau qui cacherait le résultat des lancers.
    Les chiffres recueillis grâce aux indicateurs sont des données qui permettent de savoir où l’on en est,

de connaître les éléments de prix de revient,

de se poser de bonnes questions sur les manières de faire,

de corriger les actions, de mener des plans d’action,

de mettre en œuvre de nouvelles méthodes…

 

   Tout cela est outil essentiel pour les manageurs.

Mais il importe d’attirer l’attention, et tout particulièrement celle de l’encadrement de terrain, sur une utilisation malsaine qui pourrait en être faite, en mettant la pression sur des données qui sont des indicateurs d’activité,  en les transformant en objectifs que chaque opérateur doit atteindre.

   En résumé : Attention à ne pas pervertir les comportements ! Attention à ne pas neutraliser polyvalence, polycompétence, souci de la qualité, remontée des idées et des difficultés, entraide…qui font la productivité et le résultat !

   L’expérience démontre à l’envi que l’opérateur[1] qui pense être apprécié sur des chiffres, focalise son attention sur cela, car c’est un challenge tangible…et qu’il peut ainsi être amené à « stresser » s’il n’y arrive pas, éventuellement à tricher (et donc à fausser les données collectées « là haut ») ou…à se la couler douce si il a « ses » trucs à lui, et donc à  freiner les progrès possibles.
   De plus, quelque peu observateurs de notre espèce depuis de longues années, nous avons pu constater que la quasi totalité des collaborateurs qui rejoignent nos entreprises ne « calculent » pas pour en « fiche » le moins possible. Alors, trop mettre l’accent sur des objectifs quantitatifs peut  les conduire à protéger les autres qualités qui font qu’ils peuvent donner bien plus que des machines.

   Reste que la tâche de chaque chef d’équipe est bien de suivre l’activité individuelle de chacun et de s’inquiéter de sa productivité. Il pourrait se faire que des chefs, inconsciemment, par leurs manières d’agir et leur relationnel, réduisent le management à « donner des cadences ».

   La façon d’utiliser tableaux, chiffres, courbes…avec les équipes, est en tout point positive et conforme à l’orientation souhaitable si ces outils sont autant de guides pour l’action et les améliorations à promouvoir.

   C’est la condition pour que les collaborateurs n’aient pas le sentiment d’être dirigés par des chiffromaniaques…

 

 



[1]
Ne retrouve-t-on pas le même risque avec des commerciaux, ou…des dirigeants dont l’appréciation est essentiellement conditionnée par des résultats chiffrés à court terme ?

 

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